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Amont agricole : de quoi parle-t-on exactement ?

Afin de préciser le positionnement de notre technopole Agrinove, on emploie souvent le terme « amont agricole ». Ce jargon technique nécessite cependant d’être explicité : c’est ce que nous vous proposons aujourd’hui, au travers d’un tour d’horizon des domaines qui gravitent autour de cette vaste galaxie !

un enfant à côté d'un tracteur

L’amont Agricole versus l’aval Agricole

Pour définir l’amont… parlons d’abord de l’aval ! Après l’acte de production agricole proprement dit, vient la transformation (parfois) et la distribution, qui comprend surtout le transport et la commercialisation. L’ensemble de ces étapes consécutives à la récolte (végétal) ou à la traite voire l’abattage (animal), concernent principalement le secteur agro-alimentaire et sont donc en aval de la production agricole. Par conséquent, l’amont agricole va regrouper tout ce qui est nécessaire à l’agriculture et qui devra donc être pensé, structuré, organisé… avant !

Amont agricoledes ressources naturelles à préserver

En premier lieu, les ressources naturelles sont indispensables à la production agricole, et la gestion de l’eau, la prise en compte du climat, la préservation des sols… constituent bien entendu des éléments clefs pour les agriculteurs. Les changements climatiques, de plus en plus perceptibles, ont permis à chacun de mesurer la fragilité de ces écosystèmes. La nécessité de stocker l’eau, de se prémunir des épisodes climatiques extrêmes (gel, grêle, canicule, inondation…) et de maintenir des sols vivants devient à présent incontournable, phénomène accéléré par la prise de conscience – enfin – de la vulnérabilité et du possible épuisement de ces ressources naturelles.

Contrôle des intrants : un enjeu de taille de l’amont agricole

On peut ensuite parler des intrants, mot valise qui désigne les différents produits apportés aux terres et aux cultures ; ils n’y sont pas présents naturellement, mais y sont rajoutés pour améliorer le rendement, lutter contre les maladies, enrichir le sol, etc. Il s’agit principalement des produits fertilisants (engrais et amendements), des produits phytosanitaires (pesticides, herbicides…), des plants, et enfin d’un domaine que l’Albret connait bien, les semences. Si cette liste regroupe les principaux apports utilisés « traditionnellement » (ou plus exactement au cours des cent dernières années !), on peut y ajouter aujourd’hui, au fur et à mesure que les risques inhérents à certains produits sont mieux identifiés, le biocontrôle.

Le biocontrôle consiste à utiliser des organismes vivants ou des substances naturelles pour prévenir ou réduire les dommages causés par des espèces nuisibles (ravageurs, plantes adventices et pathogènes). On distingue quatre catégories d’approche de biocontrôle, basées sur l’utilisation d’agent de lutte de type :

– macro-organismes (insectes, nématodes),
– micro-organismes (virus, bactéries ou champignons),
– médiateurs chimiques (phéromones),
– substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale.

La sélection variétale, à ne pas confondre avec les OGM[1], pourrait, elle, être placée au carrefour des ressources naturelles et des intrants, dans la mesure où elle consiste, à partir d’un légume ou d’une céréale par exemple, à améliorer une propriété, à stimuler une résistance à une maladie, à étendre une durée de conservation, etc.

Ressources humaines, énergie, économie circulaire, un triptyque d’avenir !

Un troisième pilier de l’amont agricole comprend incontestablement les ressources humaines, dans la mesure où l’on comprend bien qu’un secteur aussi pointu demande d’abord des formations et des qualifications, mais aussi des travailleurs, dans les champs bien sûr, mais aussi en laboratoires, coopératives, institutions et également chez les agro-équipementiers. Ce terme désigne l’ensemble des professionnels qui construisent des matériels pour l’agriculture, des plus simples ou courants (palox, sécateur, tracteur, remorque…) aux plus rares ou sophistiqués : robot de traite, capteur, drone, etc. Le Cluster machinisme, créé en 2013 et hébergé depuis par Agrinove, regroupe ainsi 25 de ces professionnels, en intervenant ainsi dans les principales filières de l’agriculture régionale.

L’énergie utilisée par les acteurs de l’agriculture devient également un domaine incontournable et de nombreux professionnels œuvrent aujourd’hui pour décarboner ce secteur, que ce soit via le photovoltaïque voire l’agrivoltaïque[2], la motorisation électrique, la méthanisation, etc.

À ce sujet, l’amont agricole est de plus en plus concerné par la question des déchets de production et notamment des co-produits (rafles de maïs, sarments de vigne, laine de brebis…). Cette question sera par conséquent au cœur de notre prochain forum Agrinovembre, qui aura lieu au lycée agricole de Nérac, ce jeudi 17 novembre à partir de 14h. 

 

[1] Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme (animal, végétal, bactérie) dont on a modifié le matériel génétique (ensemble de gènes) par une technique dite de « génie génétique » pour lui conférer une caractéristique nouvelle.

[2] Au-delà du photovoltaïque qui permet par exemple d’équiper un toit de grange pour produire de l’électricité, de plus en plus d’acteurs s’intéressent à l’agrivoltaïque qui promeut l’implantation de panneaux photovoltaïques en plein champ, tout en donnant la priorité à la production agricole par rapport à la production d’énergie.