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Amont agricole : de quoi parle-t-on exactement ?

Le XXème siècle a été marqué par le succès de l’agriculture moderne face au défi de nourrir une population mondiale croissante grâce à une augmentation de la productivité. 

Cependant, une évolution semble se dessiner, avec un possible plafonnement des rendements agricoles, qui s’ajoute aux défis climatiques et aux nouvelles attentes des consommateurs. Des enjeux qui appellent à repenser les modes de production et demandent d’être plus performants en amont agricole. Un terme qui nécessite d’être explicité : découvrez dans cet article les domaines qui gravitent autour de l’amont agricole.

un enfant à côté d'un tracteur

 

 

L’importance des ressources naturelles en amont agricole

L’amont agricole et par conséquent l’agriculture, entretiennent des relations complexes avec les ressources naturelles. En effet, il s’agit d’une activité productrice mais aussi consommatrice de ressources. 

Il faut noter que les ressources naturelles sont indispensables à la production agricole. La gestion de l’eau, la préservation des sols et la prise en compte du climat sont évidemment des éléments clés dans l’amont agricole

Quand on parle de consommation des ressources naturelles en agriculture, on parle de différentes ressources :

  • Les sols, le support indispensable de la production végétale (à l’échelle mondiale on estime que l’agriculture occupe 38% de la surface terrestre) ;
  • L’énergie fossile, sous formes directe par exemple via le carburants des machines utilisées ;
  • L’eau, qui permet d’irriguer les cultures est également fortement mobilisée ;
  • Les roches phosphatées, qui sont utiles pour fabriquer des engrais minéraux.

Cependant, les épisodes climatiques, de plus en plus perceptibles et impactants, ont permis aux agriculteurs de mesurer la fragilité de leur écosystème et par conséquent d’y prêter d’autant plus attention. 

La nécessité de stocker l’eau, de se prémunir des épisodes climatiques extrêmes (épisodes de gels, de grêle, de canicule, d’inondation…) et de maintenir les sols vivants, devient une priorité pour les agriculteurs. Un phénomène qui est accéléré par la prise de conscience de la vulnérabilité de l’écosystème et du possible épuisement de ses ressources naturelles. 

Une prise de conscience des agriculteurs mais également des acteurs du secteur et plus généralement de la population française. 

Les intrants agricoles deviennent plus performants, plus sûrs et écologiques

En amont agricole on parle aussi des intrants et du contrôle de ces derniers, qui représente un enjeu de taille. En agriculture, les intrants sont les différents produits apportés à une parcelle agricole, dans le but d’augmenter ses rendements. La particularité est qu’ils ne sont pas présents naturellement, il s’agit principalement d’engrais naturels ou industriels et de produits phytosanitaires comme des pesticides, des insecticides…

Comme dit précédemment, les attentes des consommateurs sont nouvelles et changeantes, aujourd’hui des réglementations sont mises en place afin de privilégier l’utilisation d’intrants naturels. Au fur et à mesure que les risques inhérents à certains produits sont mieux identifiés, des produits plus sûrs, plus performants et plus écologiques ont pu être développés et il existe maintenant le biocontrôle.

Le biocontrôle permet de protéger les végétaux via l’utilisation d’organismes vivants ou de substances naturelles pour réduire ou prévenir les dommages causés par des espèces nuisibles. On distingue quatre catégories d’approche de biocontrôle, basée sur l’utilisation d’agent de lutte comme : 

  • macro-organismes (insectes, nématodes) ;
  • micro-organismes (virus, bactéries ou champignons) ;
  • médiateurs chimiques (phéromones) ;
  • substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale.

On peut aussi évoquer la sélection variétale, à ne pas confondre avec les OGM (1). La sélection variétale peut être placée entre les ressources naturelles et les intrants agricoles, dans la mesure où elle consiste, à partir d’un légume ou d’une céréale, à améliorer une propriété, à stimuler l’immunité, à étendre une durée de conservation…

 

Le triptyque indissociable : les ressources humaines, l’énergie et l’économie circulaire

Un autre des piliers de l’amont agricole repose sur la coopération de trois éléments indispensables, les ressources humaines, l’énergie et l’économie circulaire

Un secteur comme l’agriculture ne peut exister sans formations, sans qualifications et ni sans main-d’œuvre. Quand on parle de main-d’œuvre, on entend les travailleurs des champs, des laboratoires, des institutions mais également les agro-équipementiers (l’ensemble des professionnels qui construisent des matériels pour l’agriculture, des plus simples aux plus sophistiqués). Le cluster machinisme, créé en 2013 et hébergé depuis par Agrinove, regroupe ainsi 25 de ces professionnels, en intervenant ainsi dans les principales filières de l’agriculture régionale. 

L’énergie utilisée dans ce secteur ne fonctionne pas sans les ressources humaines qui vont les exploiter. En France, en 2022, l’agriculture représentait 3% de la consommation d’énergie finale, soit 19% du total des émissions de gaz à effet de serre du pays. 

Comme pour les ressources naturelles, les attentes des consommateurs ainsi que les enjeux climatiques poussent de nombreux professionnels à œuvrer pour décarboner ce secteur. On parle alors du photovoltaïque ou même de l’agrivoltaïque (2). 

 

Dans cette même démarche, l’amont agricole est de plus en plus concerné par la question des déchets de production et notamment des co-produits (rafles de maïs, sarments de vignes, laine de brebis…). On parle alors d’économie circulaire, un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer et recycler les produits et les matériaux, tels que les co-produits par exemple, tout ça le plus longtemps possible afin de conserver leur valeur.

 

 

(1) Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme (animal, végétal ou bactérie), dont on a modifié le matériel génétique (l’ensemble des gènes) par une technique dite de “génie génétique”, dans le but de lui conférer une caractéristique nouvelle.

(2) Au-delà du photovoltaïque qui permet par exemple d’équiper un toit de grange pour produire de l’électricité, de plus en plus d’acteurs s’intéressent à l’agivoltaïque. Un système qui promeut l’implantation de panneaux photovoltaïque en plein champ, tout en donnant la priorité à la production agricole par rapport à la production d’énergie.