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Agrinove : la technopole prend son envol !

D’ici quelques mois, les premières parcelles de la technopole Agrinove seront mises en vente et pourront accueillir des entreprises liées à l’agriculture. Au seuil de cette nouvelle phase, nous avons souhaité donner la parole au Président d’Agrinove, Nicolas LACOMBE.

Nicolas Lacombe indique à Sophie Borderie, Présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, l’emplacement de notre future technopole (2024)
Nicolas Lacombe indique à Sophie Borderie, Présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, l’emplacement de notre future technopole (2024). ©SMDEN

1) Vous présidez Agrinove et pourtant vous intervenez peu dans la communication de la structure ; pouvez-vous vous présenter ?

Néracais d’origine, je suis professeur des écoles dans cette ville, dont je suis devenu le maire en 2008. J’ai été dès le début enthousiaste à l’idée d’implanter une technopole de l’innovation agricole sur ce territoire et c’est en tant que conseiller départemental que j’ai pris la présidence du SMDEN dès 2012.

2) Le SMDEN ? De quoi s’agit-il exactement ?

Le Syndicat Mixte pour le Développement Economique du Néracais est la structure qui a été créée par les deux membres fondateurs d’Agrinove : le Conseil départemental de Lot-et-Garonne et la Communauté de Communes Albret Communauté. Le SMDEN permet de piloter Agrinove au moyen d’une structure de gouvernance unique qui associe 12 élus, soit 7 conseillers départementaux et 5 conseillers communautaires.

3) Le concours Agrinove a été lancé en 2014, la pépinière d’entreprises ouverte en 2019 et la technopôle ne se déploie qu’en 2024… Certains peuvent trouver ça bien long ?!

Oui, Agrinove s’inscrit dans le temps long et les procédures administratives, urbanistiques, environnementales n’accélèrent en rien ce projet. Toutefois, créer une technopole de 25 à 30 hectares, à une époque où on nous demande avec raison de ralentir l’artificialisation des sols, ne s’improvise pas ! C’est pourquoi, le fait de commencer par des actions concrètes d’animation économique nous a permis de nous entourer de nombreuses entreprises qui seront demain les candidates idéales pour venir nous rejoindre sur le site d’implantation.

4) Parmi les premières manifestations d’intérêt enregistrées pour cette technopole, CERFRANCE est souvent mentionné. Quel est cet organisme et pourquoi a-t-il sa place à Agrinove ?

Cerfrance est une entreprise associative de conseil en gestion d’affaires et expertise comptable que les lot-et-garonnais connaissent bien. Historiquement, elle a toujours été très fortement implantée dans le milieu agricole. Or, lorsqu’on implante une technopole par définition « thématisée », il importe bien sûr d’attirer des entreprises de ce secteur économique, mais aussi de favoriser un écosystème qui permettra sur place de « booster » leur implantation et leur développement. C’est pour cela que nous sommes situés à proximité immédiate du lycée agricole ou que nous accueillons depuis l’an dernier un organisme de formation en santé et sécurité au travail dans notre pépinière d’entreprises, Gascogne Formation. Alors oui, CERFRANCE a toute sa raison d’être à Agrinove et la parcelle que cette structure a réservée lui assurera même une place de choix !

5) L’arrivée prochaine de Babcock Wanson n’est-elle pas plus surprenante, surtout au regard de son activité et de l’emprise annoncée (environ 8 hectares sur 30 hectares en tout) 

Pourquoi s’en cacher : l’activité principale de Babcock Wanson, entreprise créée il y a plus de 70 ans à Nérac, n’a rien à voir avec l’agriculture ! Pour autant, dans l’ADN de notre technopole, il y a l’amont agricole certes, mais il y a aussi l’innovation. Or, avec la volonté de cette entreprise phare de l’Albret de regrouper sur un seul site sa production locale actuelle, puis d’y rajouter une unité actuellement située en Norvège et une autre venant du Maroc, c’est une usine de plus de 200 salariés que nous maintenons en Albret. J’ajoute que le directeur industriel du site, François Blin, nous a présenté un projet architectural et stratégique séduisant, fortement lié à la transition environnementale et énergétique, ce qui a achevé de nous convaincre : Babcock Wanson va être un vrai accélérateur de l’ambition d’Agrinove !

6) Aujourd’hui, comment une entreprise peut-elle postuler à une installation sur la technopole ?

Rien de plus simple : il faut prendre contact avec nos techniciens situés route du Nomdieu à Nérac*, sur le site de la pépinière d’entreprises. En fonction de la nature du projet (location ou achat, création ou développement, bureau, atelier ou usine, etc.), ils proposeront la solution la plus adaptée à la demande du chef d’entreprise. 

7) Avec ce déploiement, la pépinière est-elle toujours d’actualité ?

Plus que jamais ! La pépinière nous a permis d’accueillir dès 2019 quelques pépites lors de leurs premiers pas : Hopen / Terre de houblon, la distillerie Du Grand Nez, TBMI, Api & Bee, etc. ; d’autres créateurs frappent à notre porte à présent. Pouvoir les accueillir et les accompagner dans cette phase de démarrage reste une priorité. 

8) On parle également d’un hôtel d’entreprises, à quel public correspond ce futur équipement ?

Dans toute technopole, il y a des entreprises qui souhaitent pérenniser leur présence sur site, sans pour autant devenir propriétaire d’une parcelle. Nous avons déjà le cas d’un bureau d’études en mécanique agricole, MécaConcept47, qui a rejoint la pépinière en 2019. La construction d’un second bâtiment, l’hôtel d’entreprises, permettra de proposer de la location longue durée, à des prix plus proches de ceux du marché, en s’adressant pour le coup à des entreprises plus matures.  

9) A quoi pourrait ressembler Agrinove dans 10 ans ?

Avec une pépinière et un hôtel d’entreprises en pleine activité et des interactions encore plus fréquentes avec le lycée agricole et ses formations, Agrinove doit devenir LA technopole de l’innovation agricole du grand sud-ouest. Cela signifie qu’il faudra encore accentuer notre lien avec le secteur des agro-équipements – déjà très présent grâce au Cluster machinisme – ce qui peut passer par une plate-forme technologique de prototypage par exemple, type Fab lab. Surtout, la technopole, visible depuis la route d’Agen, devra avoir accueilli un nombre significatif d’entreprises grâce à nos deux premières locomotives, Cerfrance et Babcock Wanson.

10) Vous êtes maire de Nérac depuis 2008. A terme, quel peut être l’impact d’Agrinove pour la ville et le territoire de l’Albret ? A quelles conditions ?

Dès le lancement d’Agrinove en 2012, nous l’avons positionné comme un projet économique majeur du territoire et nous n’avons pas changé depuis, bien au contraire ! Il convient de rappeler que le Lot-et-Garonne est fortement marqué par l’agriculture et que l’Albret y accueille des filières majeures, comme les semences ou la viticulture par exemple. Si nous parvenons à accroitre les synergies entre les trois lycées de Nérac, les organismes de formation du secteur et les entreprises en création ou plus matures, c’est tout un cercle vertueux qui va se mettre en place. Encore faudra-t-il pour cela attirer aussi de nouveaux talents, ce qui signifie qu’il est indispensable de poursuivre notre effort en direction de la diversification de l’offre immobilière, des mobilités douces, de la vie culturelle, des infrastructures scolaires, sportives, etc. C’est tout un territoire qui doit se mobiliser et c’est pour cela que nous avons rejoint, dès sa création, le Comité Local Ecoles – Entreprises qui regroupe, à l’échelle de l’Albret et même au-delà, les acteurs de l’éducation, de la formation, de l’emploi et du monde économique.

 

 

* Contact : Hubert Cazalis ou François Paolini, 05 53 97 71 53,