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2 ans après : où en est la distillerie Du Grand Nez ?

Nous continuons notre série de portraits d’entrepreneurs à l’occasion des deux ans de la pépinière d’entreprises Agrinove. Après TBMI et Api&Bee, (re)découvrez la distillerie Du Grand Nez, par la voix d’Anne-Hélène Vialaneix, co-fondatrice de l’entreprise avec Eric Lugas.

Anne-Hélène Vialaneix et Eric Lugas lors de leur arrivée à la pépinière d'entreprises agrinove.
Anne-Hélène Vialaneix et Eric Lugas lors de leur arrivée à la pépinière d’entreprises agrinove. Crédit Photo :Julie Chapolard

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre entreprise ? 

Bonjour. Je suis Anne-Hélène Vialaneix, co-fondatrice de la distillerie Du Grand Nez. Je m’occupe de la partie production des spiritueux et de l’accompagnement de la culture des baies de genévrier avec le lycée agricole.

Notre entreprise a été officiellement créée le 5 octobre 2019, quelques semaines avant notre intégration à la pépinière d’entreprises Agrinove.

Je suis de formation ingénieur agronome et œnologue. Le milieu des spiritueux est quelque peu différent du domaine viticole. Pour travailler dans les spiritueux, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir une exploitation agricole.

Nous avons une grande partie de notre activité qui se situe à la pépinière d’entreprises Agrinove :

  • la phase de macération
  • la réduction en alcool après la distillation
  • l’étiquetage
  • le stockage
  • et toute la partie administrative

Le choix de l’alambic est libre, car le cahier des charges de la production de gin n’en impose pas un spécifique. Pour les gins Du Grand Nez, nous avons opté pour un alambic charentais, pour des raisons de process et de rendu gustatif. Nous utilisons un vieil alambic charentais Maresté pour notre distillation.

Concernant la recherche de nos matières premières nous avons à cœur de travailler avec des passionnés et de nous fournir en priorité en local. Le bouche à oreille a très bien fonctionné pour nous et nous avons un noyau de fournisseurs motivés.

Presque deux ans après, quel bilan pourriez-vous faire de votre aventure dans la pépinière d’entreprises Agrinove ?

C’est bien sûr un bilan très positif. Nous sommes dans un cadre calme, sympathique, pas si isolé, proche d’Agen et pas loin de Bordeaux.

Nous sommes à Nérac, une ville qui entretient une dynamique touristique et pédagogique (avec de nombreux établissements scolaires : section générale, hôtellerie, agricole…).

Rejoindre la pépinière dès le début de notre entreprise nous a permis de tester la viabilité de l’entreprise.

Comment imaginez-vous votre entreprise dans 5 ans ?

Notre objectif à court terme est d’investir dans notre propre alambic.

Dans 5 ans, nous espérons être toujours là, avec une équipe étoffée. C’est un métier de passion, et nous espérons que chaque personne qui rejoindra l’entreprise sera heureuse de travailler et prenne part à la construction de ce projet.

Nous avons pour ambition d’augmenter la production de bouteilles avec plus de références et d’être reconnu comme spécialistes dans le monde du Gin français.

Un autre projet à long terme est de nous diversifier avec la vente de produits annexes à la production de Gin mais qui restent complémentaires (fruits, épices…).

Nous voulons aussi devenir auto-suffisants en baies de genièvre et si possible mettre en valeur des agriculteurs d’ici avec des produits de qualité et les proposer à d’autres producteurs de spiritueux.

Enfin, l’atelier que nous occupons à la pépinière devient trop étroit pour notre développement. Nous cherchons à construire en Albret, en conservant notre lien avec la technopole Agrinove. 

Qu’appréciez-vous le plus dans le fait d’être dans une pépinière d’entreprises ?

Le premier avantage d’être dans une pépinière, c’est le côté humain. Les échanges avec les autres entreprises sont toujours très riches et variés : ils peuvent avoir lieu autour d’un café, plus formellement dans le cadre d’un projet de co-développement.

Le projet de co-développement, impulsé par Agrinove, nous permet de nous réunir tous les mois avec trois entreprises de la pépinière et trois autres entreprises (dont Agrinove), pour réfléchir ensemble sur des problématiques entrepreneuriales que l’une ou l’autre des entreprises rencontre.

Autre avantage, toute la partie accompagnement administratif, veille et secrétariat nous aide beaucoup… Il y a toujours quelqu’un pour réceptionner un colis, avoir un œil sur les ateliers, ou nous transférer des dossiers de subventions auxquels nous pourrions prétendre.

Quel est l’intérêt pour votre entreprise d’être rattachée à la technopole Agrinove ?

L’intérêt, c’est la mise en relation avec le secteur agricole : les producteurs ont été trouvés avec du bouche à oreille, mais plusieurs agriculteurs viennent pour nous proposer leurs produits.

Pour la partie production de genévrier, Agrinove a facilité et facilite toujours les échanges avec le lycée agricole. Nous avons la chance de profiter d’une parcelle test sur le lycée agricole qui se situe à proximité de nos locaux. L’équipe d’Agrinove m’a permis de rencontrer le directeur d’exploitation du lycée qui était LE bon interlocuteur que je n’aurais pas identifié toute seule. Cette personne a défendu le projet auprès du lycée.

Enfin, je ne peux pas oublier toute la partie politique et économique qu’Agrinove connaît sur le bout des doigts.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un chef d’entreprise qui se pose la question de rentrer dans une pépinière ?

Premièrement, se poser la question dès le départ : « quels sont mes objectifs après la pépinière » ?

Il est impératif d’avoir un fil conducteur dans le développement de son projet et de voir la pépinière d’entreprises comme une phase.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’on appelle ça une “pépinière” : la graine, une fois qu’elle est sortie, elle est toute fragile. Il faut préparer l’après pour ne pas se brûler les ailes. Il faut voir la pépinière pour le lancement et pas le développement !