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2 ans après : premier bilan de la pépinière d’entreprises Agrinove

A l’occasion des deux ans de la pépinière d’entreprises, nous avons décidé de mettre à l’honneur les premières entreprises qui ont rejoint Agrinove au travers de différentes interviews.

En introduction, faisons un rapide bilan avec Hubert Cazalis, directeur de la technopole, sur les deux premières années de la pépinière.

Légende photo : lors de l’inauguration de la pépinière, Christophe Gubala, architecte (Archi Studio) et Hubert Cazalis, directeur d’Agrinove.
Crédit photo : Chapolard photographe

Bonjour Hubert, presque deux ans après, quelles sont vos impressions sur la pépinière d’entreprises ?

C’est une grande réussite. Tout le travail fait avant l’ouverture a payé. À l’inauguration, tous les locaux étaient occupés par des entreprises qui ont connu Agrinove grâce à tout ce que l’on organise depuis bientôt dix ans, comme le concours Innovations pour l’Agriculture, notre forum Agrinovembre et les clusters machinisme et plantes :

  • Hopen – Terre de houblon avait gagné la 4e édition du concours
  • MecaConcept47 et TBMI étaient connus grâce à notre travail avec le cluster machinisme
  • … et nous étions rentrés en contact au printemps avec la distillerie Du Grand Nez et Api & Bee quelques mois avant l’inauguration qui a eu lieu le 14 novembre 2019.

Une des conséquences de cette pépinière, c’est une visibilité accrue pour Agrinove. En effet, c’est un projet très concret de la technopole : les locaux sont matériellement visibles et ils ont rendu Agrinove très tangible, alors que les autres actions de la technopole étaient plutôt « hors sol » jusqu’à présent. C’est l’aboutissement d’un projet qui a muri dans la tête des élus de la Communauté de Communes et du Département depuis le début des années 2010.

Deuxième avantage non négligeable, c’est la crédibilité qu’apporte la pépinière. Au travers des 5 entreprises accueillies à ce jour, le projet Agrinove prend tout son sens. Il y a des chiffres, des réalisations… qui prouvent l’utilité de la pépinière d’entreprises à Nérac. Nous bénéficions tous de la synergie créée dans nos locaux. Les échanges formels et informels, les mises en relation, les communications croisées, permettent de faire grandir les entreprises et la technopole.

Inauguration de la pépinière en novembre 2019 ; crédit photo : Chapolard photographe

Est-ce que cette aventure à la pépinière d’entreprises ressemble à ce que vous imaginiez ?

Je ne suis pas vraiment surpris, car je m’étais beaucoup renseigné sur le fonctionnement d’une pépinière auprès de mes homologues néo-aquitains.

Ce que j’aime, c’est qu’il n’y a pas une journée identique à la précédente. Il faut savoir s’adapter, être l’homme à tout faire, avoir plusieurs casquettes (du directeur au gestionnaire, en passant par le responsable des déchets), d’autant que nous sommes une petite équipe-projet.

C’est un rôle à la fois convivial, exigeant et surtout très stimulant. Le contact quotidien avec les entreprises est très riche. Ils me confient leurs projets, leurs doutes, leurs colères et leurs victoires… c’est une confiance qui se met en place au fur et à mesure et c’est très gratifiant.

Rejoindre une pépinière d’entreprises, ce n’est pas que de l’économique et du financier, mais c’est aussi et surtout de l’humain. C’est grâce à cette proximité qu’il y a une complicité qui se créé entre les porteurs de projets.

L’un de nos entrepreneurs m’a d’ailleurs confié : « je suis venu car les tarifs sont attractifs, mais j’ai compris maintenant que ce n’était pas ça l’essentiel. L’essentiel, c’est la collaboration avec les autres entreprises … ».

D’un point de vue agricole, je suis fier de pouvoir dire que deux projets hébergés à la pépinière ont permis d’introduire deux nouvelles filières agricoles dans le Lot-et-Garonne, en collaboration avec le lycée agricole de Nérac (le houblon et la baie de genièvre biologiques), dans un département qui en comptait déjà soixante-dix.

Si vous deviez décrire les entreprises de la pépinière en quelques mots, que diriez-vous ?

Expliquer le projet Agrinove n’est pas toujours simple car nous sommes dédiés à l’amont de l’agriculture. En général, j’explique que ce sont toutes les activités économiques nécessaires à la production agricole.

Maintenant, la diversité des projets de la pépinière permet de donner une idée de ce qu’est l’amont agricole. 

  • Hopen– Terre de Houblon : le parcours de Lucie et Fanny représente un peu à mes yeux le « Graal » d’Agrinove ! Ce sont d’abord deux étudiantes qui se sont rencontrées dans une école d’ingénieur agronome. Leur projet de fin de stage portait sur la filière de houblon dans le sud-ouest. Elles ont participé au concours agrinove en 2018 qu’elles ont gagné, puis ont été rattachées à un programme européen dont elles sont sorties là aussi lauréates. Quand elles ont eu à s’implanter, elles ont choisi Agrinove. En deux ans, l’entreprise est passées de 2 à 6 personnes (commercial, production, développement numérique…) et elles réfléchissent de plus en plus à une implantation plus pérenne.
  • TBMI a été créé par Christian, passionné de mécanique et de machines agricoles destinées à mélanger, broyer et microniser. Son expérience dans d’autres entreprises l’a poussé à créer son bureau d’études. Gilles, qui a un profil ingénieur, l’a rejoint pour imaginer et créer des machines spécifiques pour chaque client. Le fait que TBMI soit installé à la pépinière a permis par exemple à Hopen de bénéficier de leur savoir-faire. TBMI réfléchit à une implantation pérenne avec achat d’une parcelle et construction d’un bâtiment dans la future zone d’activités.
  • MecaConcept47 a été créé par Samuel. Après des années de salariat où il a travaillé dans un centre technique puis dans une entreprise du cluster machinisme, il a monté son bureau d’études de mécanique agricole.
    Ses compétences, son expérience de 15 ans et son réseau lui permettent de faire croitre son bureau d’études.
    L’accompagnement Agrinove lui permet de trouver l’accompagnement juridique, comptable et commercial dont il a besoin, ce qui lui permet de se focaliser sur son activité.
  • Api & Bee: Frédérique était apicultrice amateur, elle connaissait bien le secteur apicole. Confrontée à la présence du frelon asiatique, elle a conçu un système qu’elle a breveté qui permet de sécuriser l’entrée et la sortie des abeilles (sorte de sas placé devant les ruches). Elle a ensuite développé d’autres produits et services.
    Elle avait un bureau dans un village, mais cela ne lui convenait pas totalement, car il lui manquait le contact humain. Rejoindre Agrinove lui a permis de se faire connaître plus largement en Lot-et-Garonne et de développer progressivement son entreprise.
  • Distillerie du Grand Nez : Anne-Hélène voulait développer un gin bio lot-et-garonnais avec des ingrédients produits localement. Elle a rencontré Éric qui a une formation et une expérience commerciale dans l’agro-alimentaire. Ils ont su unir leurs compétences pour réussir. En quelques mois seulement leurs gins ont été primés dans plusieurs concours, et ils ont réussi à implanter la filière de la baie de genièvre bio localement. La distillerie aussi devrait s’implanter dès 2022 sur notre technopole, avec des locaux dédiés à leur activité…

Comment imaginez-vous la technopole dans 5 ans ?

Nous arrivons à la fin de notre première étape (le premier étage de la fusée !), matérialisée par la pépinière d’entreprises.

Le cluster machinisme et Agrinovembre ont un rayonnement régional, le concours a une visibilité nationale, et la pépinière est ancrée localement à Nérac et dans le Lot-et-Garonne.

La deuxième étape qui va arriver à partir de 2022 est la création d’un hôtel d’entreprises qui permettra d’accueillir des entreprises toujours en location, mais sur le long terme. Il sera destiné aux entreprises qui sortent de la pépinière, mais pas seulement.

Nous aurons également des parcelles à vendre pour ceux qui souhaitent s’implanter plus durablement en y construisant leurs locaux, leurs ateliers, etc.

Plus tard, on peut même imaginer un centre technique dédié au machinisme agricole, des parcelles d’essais, des formations mises en place en lien avec le lycée agricole, etc.

Les interactions seront multipliées, le partenariat florissant, les projets plus nombreux, et il y aura encore plus de vie au sein de la technopole. 

Avoir des locaux dédiés à Agrinove a-t-il eu un impact dans votre communication ? 

Depuis que nos locaux existent, on peut accueillir des réunions, des permanences, des formations … c’est très intéressant d’un point de vue communication. On accroit notre visibilité, on améliore notre réseau, tout cela dans un cadre convivial, dans des locaux modernes et agréables.

Au niveau des citoyens, des élus, des commerçants, le regard a changé depuis qu’il y a les deux bâtiments. C’est désormais concret avec un parking plein, de la vie. Avant on me demandait à quoi servait Agrinove, maintenant on me demande quel sera le prochain projet.  

C’est très valorisant pour le territoire, et j’ai hâte de voir des familles s’installer suite à l’implantation de nouvelles entreprises, avec plus d’enfants dans les écoles, un vrai impact –positif bien sûr – pour le territoire… Nous aurons l’occasion de refaire un bilan d’ici quelques années !