Créé en 2013, le cluster machinisme qui participe au projet de développement Agrinove dans le Lot-et-Garonne, a un rayonnement bien plus large. Il regroupe à ce jour près de 25 entreprises situées dans la région Nouvelle-Aquitaine et les départements limitrophes. Certaines sont là depuis le début telle Elatec, d’autres sont arrivées plus récemment comme La Landaise Bordeaux Industrie. Mais qu’est-ce qui pousse ces entreprises, a priori concurrentes, à se rassembler ?
Quel intérêt de regrouper des entreprises parfois concurrentes en cluster ?
L’idée d’un cluster est de regrouper des entreprises appartenant au même secteur d’activité et localisées sur un même territoire afin qu’elles gagnent ensemble en compétitivité. Ce gain de compétitivité passe inévitablement par la mutualisation de certaines ressources et compétences des entreprises adhérentes qui ont fait le choix de coopérer pour l’atteinte d’un but commun.
Les entreprises membres du cluster, au lieu de se positionner comme concurrentes, décident de créer des synergies entre elles, en mutualisant leurs connaissances, savoirs-faire voire même ressources. Par exemple, elles peuvent collaborer pour répondre conjointement à des appels d’offres, se regrouper sur des espaces d’expositions lors de salons, ou même dans certains cas mutualiser des ressources humaines. Ces synergies permettent aux entreprises de gagner en compétitivité, ce qui profite au territoire.
Les adhérents du cluster machinisme témoignent
Emmanuel Labriffe de la société Elatec, spécialisée dans la conception et réalisation de matériels agricoles, nous donne les raisons qui l’ont poussé à rejoindre le cluster machinisme :
“J’ai rejoint ce groupement de personnes qui font la même activité que moi pour pouvoir partager les pratiques, les informations, les problématiques du marché, les questions législatives et légales et aussi rompre l’isolement du chef d’entreprise. Ce qui peut être surprenant dans cette organisation est que l’on est ensemble, on partage avec des gens du même métier qui peuvent être des concurrents ou le devenir, mais il y a une grande confiance qui a été bâtie entre les adhérents. L’idée ce n’est pas de prendre des idées aux autres pour en faire son business mais d’être plus compétitif, de mettre en place de bonnes pratiques et de partager nos savoirs-faire et expériences pour en faire bénéficier les autres. Un coup c’est moi qui vais apporter une idée et parfois ce sont les autres qui vont m’en apporter. Rejoindre ce cluster m’a aussi permis de mettre en place des collaborations avec d’autres adhérents. Nous mettons en commun nos compétences dans le but d’atteindre un objectif commun.”
Jean-Philippe Dupleich, Président de Dussau Distribution et membre du cluster depuis sa création, met l’accent sur la notion de synergie :
“Nous avons des réunions une fois tous les deux mois qui comprennent des visites d’entreprises, cela permet parfois de mettre en avant un adhérent, de parler avec des personnes qui utilisent des technologies qui pourraient nous être utiles, de partager des réflexions sur la partie machine, d’aborder les difficultés et les solutions. En soit, cela permet de libérer la parole inter-entreprises qui parfois sont concurrentes mais qui ont trouvé un intérêt de resserrer des liens dans la profession et de créer des partenariats. Pour ce qui est de mon cas, depuis que j’ai rejoint le cluster, j’ai déjà travaillé en synergie avec au moins 6 autres entreprises adhérentes. Un autre exemple pour illustrer cette synergie est qu’aujourd’hui nous avons un employé partagé avec une autre entreprise membre du cluster. Cet ingénieur qui est salarié chez une autre société est à tiers temps chez nous.
Selon moi, le cluster machinisme est un outil pour les dirigeants dans le domaine du machinisme agricole, cela permet de s’extraire du quotidien, d’échanger, de constater que les problèmes sont les mêmes ailleurs. C’est aussi un bon thermomètre des tendances du marché, un indicateur de ce qui va ou ne va pas.”
Fabrice Barral de La Landaise Bordeaux Industrie a rejoint le cluster il y a deux ans. Il expose sa vision de chef d’entreprise :
“La première raison pour laquelle j’ai rejoint le cluster est pour être en contact avec d’autres chefs d’entreprises. J’aurais pu rejoindre un club de dirigeants mais le vrai plus du cluster est que l’on se retrouve entre chefs d’entreprises d’un même secteur d’activité, à savoir la production de machines. Même si nous appartenons à des domaines différents – moi par exemple je suis dans le domaine de la sylviculture, d’autres entreprises membres travaillent dans l’agriculture et la viticulture -, je me sens moins isolé, le réseau se crée. On se rencontre, on partage des moments de convivialité, on se visite les uns les autres et c’est intéressant de voir comment sont structurées les autres organisations, les processus de fabrication etc. On partage nos expériences au niveau technique, et surtout on se rend compte qu’on n’est pas seul à être confronté à nos problématiques de chef d’entreprise.”
Si vous aussi vous souhaitez en savoir plus sur le cluster machinisme, vous pouvez contacter Hubert Cazalis ou François Paolini à l’adresse