Le secteur agricole est confronté à un enjeu de taille : produire les aliments et autres ressources utiles pour répondre aux besoins des 8 milliards d’individus sur Terre. L’innovation a donc naturellement œuvré ces dernières décennies à l’atteinte de cet objectif en développant des systèmes agricoles à forts rendements. Mais si l’innovation agricole a permis d’assurer la sécurité alimentaire au XXème siècle, il est démontré que l’agriculture intensive pratiquée depuis les années 60 dégrade les écosystèmes et n’est donc pas pérenne. C’est justement pour pallier cette problématique que le concept d’agriculture durable est né.
Les principes du développement durable
La notion de développement durable, apparue en 1987, prône « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Transposé à l’agriculture, ce concept incite à revoir les pratiques agricoles pour lutter contre l’amenuisement des ressources et la dégradation de l’environnement. Il s’agit donc d’une politique agricole à l’approche sociale, économique et environnementale plus viable qui s’appuie aussi sur l’économie circulaire.
L’objectif de l’agriculture durable est de continuer à répondre aux besoins de la population mondiale tout en préservant au maximum la santé des agriculteurs et des consommateurs, les ressources et l’écosystème. Les grands principes à respecter afin d’atteindre cet objectif ambitieux sont de :
- recycler les co-produits,
- adopter une meilleure gestion des ressources (eau, sols, etc.),
- limiter l’utilisation de produits dégradants l’écosystème,
- respecter les conditions de travail des agriculteurs, etc.
Des actions innovantes pour tendre vers une agriculture durable
L’agriculture durable, qui permet d’allier performance agronomique et consommation raisonnée des ressources, est aussi qualifiée d’agriculture de demain, car l’innovation en est une composante forte. Notre concours Innovations pour l’Agriculture a ainsi vu passer nombre de projets qui, en plus d’aider au quotidien des acteurs de l’amont agricole, ont un modèle de développement économique viable et vertueux pour l’environnement.
Nous avons en effet assisté au fil des éditions du concours à l’émergence de systèmes innovants qui consistent par exemple à la réutilisation de sous-produits ou co-produits, autrefois appelés déchets, pour le développement des cultures agricoles (en limitant ainsi l’utilisation de ressources naturelles non renouvelables). Par exemple, la société Toopi Organics qui a été citée lors de notre concours en 2020, recycle l’urine humaine (naturellement riche en azote, phosphore et potassium) en produits pour l’agriculture comme des biostimulants. Cette solution de gestion de déchets permet également de préserver des ressources naturelles comme le pétrole (engrais), le phosphore ou la potasse. Nous pourrions également citer Embellium qui produit un matériau végétal cultivé, composé de co-produits viticoles ou agricoles, ainsi que Bokashine qui développe un procédé valorisant les déchets de cuisine en fabriquant une matière organique qui sera ramenée au sol.
Agriculture durable : des enjeux de taille
Si l’agriculture biologique permet de répondre aux problématiques environnementales et climatiques, l’agriculture intensive a depuis longtemps fait ses preuves en termes de rendement. La transition vers une agriculture plus durable suppose donc de conserver les critères productifs en cours en les enrichissant d’exigences plus qualitatives, afin de trouver un système agricole viable et pérenne sur tous les plans.