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Aide au développement des innovations agricoles : les solutions de financement à connaître

Innover en agriculture est indispensable pour relever les défis actuels de ce secteur : compétitivité, transition agroécologique, adaptation au changement climatique, digitalisation, système alimentaire repensé… Mais si les idées ne manquent pas, leur concrétisation repose souvent sur un facteur clé : le financement.

La bonne nouvelle est que de nombreux dispositifs existent pour soutenir l’innovation dans l’agriculture, à toutes les étapes du développement. Que vous soyez un jeune agriculteur, créateur d’une start-up AgTech, un acteur de l’amont agricole ou une coopérative, vous pouvez accéder à des aides adaptées à votre profil et à votre projet.

Dans cet article, nous vous présentons les principales solutions de financement disponibles en France, les profils concernés et les structures qui peuvent vous accompagner dans vos démarches. 

Recherche d'aide au développement des start up agricoles

1. Pourquoi financer l’innovation dans l’agriculture ?

Le secteur agricole est en pleine mutation. Pour répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociétaux, l’innovation est devenue un levier incontournable. Elle peut prendre de multiples formes : nouveaux équipements de précision, solutions robotiques, systèmes de culture plus durables, valorisation des co-produits, biocontrôle, digitalisation des pratiques, etc.

Mais ces innovations nécessitent du temps, des compétences… et des moyens financiers. C’est pourquoi des dispositifs de financements publics et privés ont été créés pour encourager la recherche et développement (R&D), le prototypage, les expérimentations en conditions réelles et la mise sur le marché.

Financer l’innovation agricole, c’est aussi investir dans l’avenir du territoire, soutenir la souveraineté alimentaire et créer de nouvelles opportunités économiques pour les professionnels du secteur.

2. À qui s’adressent les aides au développement de l’innovation agricole ?

Les aides sont accessibles à une grande diversité d’acteurs du monde agricole, dont :

  • Les créateurs d’entreprises agricoles ou start-ups AgTech, qui portent des projets innovants encore en phase de développement ou de prototypage
  • Les exploitants agricoles, notamment les jeunes agriculteurs qui souhaitent intégrer des technologies ou des pratiques innovantes à leur système de production
  • Les entreprises de l’amont agricole : fabricants de matériels agricoles, fournisseurs de semences, de services numériques ou de biotechnologies
  • Les coopératives, les groupes d’agriculteurs, les associations, qui expérimentent ou portent des projets collectifs
  • Les structures de recherche impliquées dans l’accompagnement de l’innovation

3. Les aides publiques à l’innovation agricole

Les allègements fiscaux 

  • Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et le Crédit d’Impôt Innovation (CII) : Ces deux dispositifs fiscaux permettent aux entreprises de récupérer une partie de leurs dépenses en R&D (recherche et développement) ou en innovation. Ils sont particulièrement adaptés aux projets de transition agroécologique, de technologies agricoles durables ou de digitalisation des exploitations.
  • Le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) : Ce statut fiscal avantageux permet aux jeunes entreprises agricoles innovantes de bénéficier d’allègements de charges sociales et fiscales, facilitant ainsi leur démarrage.

Les subventions financières et aides régionales

Le financement de l’innovation agricole repose sur plusieurs dispositifs, adaptés à chaque étape d’un projet, de l’idée à l’industrialisation. Voici les principaux leviers à connaître :

  • Prestation Tremplin Innovation (PTI) : idéale pour amorcer une démarche innovante. Elle finance des prestations externes (études techniques, design, prototypage, essais) et s’adresse aux TPE/PME en phase de cadrage. Montant généralement compris entre 5 000 € et 15 000 €.
  • Aide à l’innovation French Tech : conçue pour les jeunes entreprises innovantes et les start-ups, elle permet de tester un projet en conditions réelles. Montant : jusqu’à 30 000 €.
  • Aide à la Faisabilité de l’Innovation (AFI) : accessible via le PRI, elle finance les premières études techniques de faisabilité. Elle est adaptée aux projets nécessitant de valider leur potentiel technologique et économique avant développement.
  • Aide au Développement de l’Innovation (ADI) : également activée via le PRI, elle soutient des projets plus matures visant le prototypage, le développement industriel ou la mise sur le marché. Les montants sont conséquents et adaptés à des projets à fort potentiel.
  • Aides régionales et départementales : complémentaires, elles peuvent prendre la forme de subventions, de prêts à taux zéro ou d’un accompagnement personnalisé (par exemple en pépinière d’entreprises ou incubateur agricole).

Certaines de ces aides sont accessibles via les Partenariats Régionaux d’Innovation (PRI) qui agit comme cadre de cofinancement entre Bpifrance, l’État et les Régions. Il permet de mobiliser des aides plus importantes selon la maturité du projet. Rapprochez-vous de la BPI ou de votre région pour vérifier votre éligibilité.

De nombreux départements, régions, ou chambres d’agriculture proposent d’autres dispositifs de soutien à l’innovation dans le monde agricole. Ils prennent la forme de prêts à taux zéro ou d’accompagnement en incubateur agricole.

 

Illustration des aides au développement de l'innovation disponibles

4. Les autres formes de financement pour l’innovation agricole 

Le rôle de France Travail dans la reconversion vers l’innovation agricole

Pour les personnes qui envisagent une reconversion professionnelle vers un projet agricole innovant, elles pourront bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE). Cette aide permet de conserver les allocations chômage pendant la phase de création du projet. C’est un réel avantage que beaucoup d’autres pays nous envient : grâce à ce système, les porteurs de projet peuvent débuter leur activité en pouvant compter sur des revenus mensuels et se laisser le temps de développer leur business et leur innovation à temps complet avant de pouvoir en vivre pleinement.

France Travail intervient aussi dans : 

  • la possibilité de percevoir une Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise (ARCE),
  • l’accessibilité à des formations entrepreneuriales ou techniques,
  • la mise en relation avec des structures de l’écosystème liées à la création d’entreprise (incubateurs, réseaux de financement…).

Le financement participatif : une solution collective

Lancer une campagne de « crowdfunding », ou financement participatif est une autre des options possibles de financement au démarrage d’un projet innovant. Il existe plusieurs formes de crowdfunding selon le secteur, la structure d’entreprise, le niveau de maturité du projet : sous forme de don (coup de cœur, avec contrepartie, ou sous forme de précommande), sous forme de prêt avec ou sans intérêt ou encore sous forme d’investissement avec une prise de participation au capital de l’entreprise. 

Opter pour une solution de financement participatif permet de tester l’intérêt du public pour votre innovation tout en récoltant des fonds, alors vous n’avez pas grand chose à perdre à tenter le coup ! Présentez votre idée de manière claire et convaincante pour susciter l’adhésion et inciter les gens à vous soutenir dans votre projet.

Parmi les plus connues, on peut citer les plateformes KissKissBankBank, Tudigo, Ulule ou encore MiiMOSA qui d’ailleurs se spécialise dans les projets agricoles et alimentaires de demain. 

Récolter des fonds auprès de son entourage

En développant votre start-up agricole, un des moyens les plus simples de financement sans lever des fonds et de vous tourner vers votre entourage. Cela peut être des membres de votre famille, des amis, des collègues ou n’importe quel individu voulant contribuer à la création de votre projet. En outre, convaincre son réseau de proximité est un premier pas très utile pour convaincre demain des banquiers ou investisseurs moins proches de vous…

Il y a plusieurs façons de procéder : 

  • Dons de sommes d’argent : ils s’opèrent entre certains membres de la famille (enfants, petits-enfants, neveux, etc.) peuvent être exonérés de droits de mutation à titre gratuit, dans la limite de 31 865 € tous les quinze ans, sous certaines conditions. Ces dons doivent être déclarés au Service des impôts, même s’ils bénéficient de l’exonération.
  • Prêt d’argent entre particuliers : le prêt familial ou entre amis est courant, mais il doit rester occasionnel pour le prêteur. Les prêts supérieurs à 1 500 € doivent être formalisés par écrit, et ceux de plus de 5 000 € doivent être déclarés aux impôts dans un délai de 12 mois.
  • Souscrire au capital de l’entreprise, on appelle ce processus de financement le « Love Money ». Vos proches peuvent investir dans le capital de votre société (SARL, SAS, SA) et devenir associés, ce qui leur donne des droits aux bénéfices et à la prise de décisions. Ils peuvent aussi prêter de l’argent via un compte-courant d’associés, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux sous certaines conditions.

Les concours dédiés à l’innovation agricole

De nombreux concours récompensent chaque année des projets d’innovation dans le secteur agricole. Participer à l’un de ces concours vous offrira de nombreux avantages : 

  • La constitution du dossier de candidature vous aidera à affiner votre projet
  • Dans le cas où vous faites partie des lauréats, vous recevrez une dotation, financière, en nature ou/et matérielle
  • Vous pourrez avoir un regard objectif d’experts sur votre projet 
  • La rencontre avec le jury et la couverture médiatique du concours pourront aider votre développement et votre notoriété

Pour en citer quelques-uns :

  • Concours Innovations pour l’Agriculture, organisé par Agrinove  – lancé en 2015, le concours récompense des projets innovants en lien avec l’amont agricole. Les lauréats se partagent jusqu’à 60 000€ en dotations financières et/ou matérielles. 
  • Prix Pépite : initié par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Prix Pépite offre une opportunité aux étudiants et jeunes diplômés détenteurs du Statut National Étudiant-Entrepreneur, pour valoriser leurs projets de création d’entreprises innovantes et créatives. Il se déroule chaque année, sur la période mai-juin. Plusieurs lauréats territoriaux peuvent remporter une dotation de 2000€ décernée par Bpifrance et une dotation financière supplémentaire de 5 000€ offerte par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aux lauréats nationaux
  • Moovjee et Talents BGE : concours plus généralistes mais ouverts aux projets agricoles innovants.
  • La Start’up est dans le pré : un format original de bootcamp entrepreneurial en milieu rural, l’objectif : développer une start-up en un week-end avec l’apport de professionnels, consultants, universités, pôle emploi, etc…

Les prêts bancaires : une solution complémentaire

Vous pouvez également vous rapprocher d’un établissement bancaire dans le but de contracter un prêt bancaire. Il faudra constituer un dossier solide agrémenté d’un business plan pour convaincre la banque de vous suivre dans votre projet. On y retrouve deux types de prêts :

  • Personnel : plus facile à obtenir, en lien avec votre situation personnelle et d’un montant assez restreint.
  • Professionnel : plus difficile à obtenir, mais permettant d’obtenir des sommes plus importantes. Une projection concrète et séduisante doit être présentée au banquier via un business plan.

5. Comment maximiser ses chances de financement ?

Obtenir une aide au développement de l’innovation agricole ne s’improvise pas. Voici quelques bonnes pratiques pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • Cadrer clairement son projet : quel problème résout-il ? Quelle est sa valeur ajoutée ? Quelle technologie est mobilisée ?
  • Travailler en réseau : intégrer un cluster, une technopole ou un groupe d’agriculteurs innovants renforce la crédibilité du projet
  • Anticiper les critères des appels à projets : faisabilité technique, viabilité économique, impact environnemental, bénéfice pour le territoire…
  • Se faire accompagner par des structures expertes : montage de dossiers, stratégie d’innovation, mise en relation avec des financeurs…

L’innovation agricole est essentielle pour bâtir l’agriculture de demain, plus performante, durable et résiliente. Les idées font avancer l’agriculture, mais c’est le financement qui lui donne l’élan nécessaire. Heureusement, de nombreuses aides au développement de l’innovation agricole sont accessibles, pour peu qu’on sache les identifier, les mobiliser… et se faire accompagner.

Vous avez un projet en tête ? Contactez la technopole Agrinove pour bénéficier d’un accompagnement structurant et mettre toutes les chances de votre côté.

Pour aller plus loin, découvrez notre guide :